Démagogie

Publié le par Bonni



J'entends des leaders du parti socialiste, notamment Hollande et Emanuelli taxer Nicolas Sarkozy de démago.
Bien entendu, je ne le renie pas, et le fait est qu'il cherche à se constituer un électorat populaire.
Mais venant du PS, je trouve ça un peu fort. Comment un parti aussi démago que le PS ose par ses représentant se porter comme la voix de la vérité et de l'honnêteté ?
Malgré le statut bien légitime d'opposition qu'elle mène de front, tant bien que mal, la gauche doit se souvenir que lui a été préféré le front national aux dernières élections présidentielles.
Et les votes socialistes des régionales et cantonales, ainsi que le vote non au referendum du 29 mai ne sont que des echecs de la droite, et non des succès de la gauche, bien qu'elle usurpe bon nombre de postes de responsabilité à l'heure qu'il est.
En France, on ne vote pas pour, on vote contre.
Le président Chirac est au fond du trou, sa politique mijaurée est un échec, et peu de personnes peuvent se féliciter du bilan de ces dernières années. Les nombreux remaniements ministériels on fait que toute mesure prise était systématiquement rediscutée par son successeur.
On voit ainsi que la loi Fillon sur l'école aura plus fait parler d'elle qu'elle n'aura été appliquée, car seules quelques mesurettes en demi teinte restent encore à l'ordre du jour sur le bureau de Gilles de Robien.
Ce yo-yo législatif n'aura conduit qu'à une impopularité inutile de la droite française au point qu'elle joue désormais le jeu de la gauche.
Pour ce qui est de la gauche, je doute de sa capacité à se relever de son échec au referendum, qui grava dans le marbre (tiens j'ai déjà entendu ça quelque part...) les discordances de la campagne et consacra la division idéologique.
Comme par hasard, François Hollande, tout juste après l'annonce du résultat, plutôt que d'assumer son échec avec la droite, demande la tête de Chirac et ressasse son vieu principe de vote sanction. Quelle lâcheté et quelle démagogie Monsieur Hollande.
Qui a été sanctionné dans ce non ? L'euro, Chirac-Raffarin, l'Europe, la Turquie, le plombier polonais, le routier tchèque... mais aussi et surtout : le parti socialiste, qui a fait campagne pour le oui pendant des mois ! Le mot d'ordre de la campagne ? Ne faites pas de vote sanction, attendez les présidentielles ! Comme retournement de veste je trouve qu'on fait rarement mieux. Ou comment d'une pirouette habile se sortir du pétrin dans lequel on s'est mis !!
Première victime du non : Raffarin. Deuxième victime du non : Fabius. Les bêtes noires dégagées, on se retrouve dans une situation identique ! Une droite atone qui parle plus qu'elle n' agit. Une gauche inutile qui critique plus qu'elle ne propose.
Et tandis que les frasques de monsieur Sarkozi font jaser dans les cocktails du PS, on voit mal comment la France pourra se sortir de cette faiblesse politique dans les deux ans à venir.

Publié dans Coups de gueule

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article