L'extrème vide
J'ai pour habitude de considérer les partis extrêmes de France comme des partis complètement vides d'idées, de sens.
Généralement ils reprennent une grande ligne de conduite et la mettent à toutes les sauces.
Pour l'extrême gauche et une grande partie de la gauche sui s'extrémise : c'est la lutte des classes, les prolétaires contre les capitalistes.
Pour l'extrême droite (j'englobe le MPF, le MNR, le FN...) : c'est le nationalisme, les français contre le reste du monde "barbare".
Et les sujets d'actualité sont tous traités sous un angle néo-stalinien ou néo-nazi lorsqu'il faut faire parler la propagande.
Un exemple :
"Le capitalisme est sans conteste le système le plus sanguinaire et le plus belliqueux de toute lhistoire humaine. Les armées dAlexandre le Grand comptaient bien moins dhommes quil ny a eu de morts dans la Guerre du Vietnam. Les armes brandies par les Croisés du Moyen-âge ne pouvaient, en une semaine, causer les destructions que provoque aujourdhui une bombe à fragmentation en quelques secondes. Le nombre dêtres humains tués par fait de guerre au cours du 20ème siècle est équivalent à la population mondiale dans dautres périodes.
Le capitalisme, dès sa naissance, était un bébé tueur, et son appétit de boucher sest fait plus vorace en grandissant."
Il ne faut pas aller chercher bien loin l'idéologie désastreuse qui sévit dans ce discours démago. Dans son texte (ici) l'auteur cherche à nous noyer sous des faits historiques sans expliquer à aucun moment comment le capitalisme cause tant de guerres et de dégâts.
Car malgré ce que ces personnes peuvent penser il est très difficile de démontrer un lien direct entre le capitalisme (accumulation du facteur de production capital) et des morts.
Si un pays qui fait des guerres et est capitaliste, cela ne veut pas dire que le capitalisme est la cause de la guerre. Ce raisonnement n'est pas très poussé, comme ses conclusions.
Il ne faut d'abord pas confondre coexistence et corrélation.
Et puis il est facile de comprendre que de tels raccourcis de pensée ne peuvent que poser des problèmes. Comme on dit : les usa font la guerre pour du pétrole, les usa sont un pays capitaliste, donc le capitalisme cause la guerre, on peut dire : les terroristes qui ont détourné les avions sur les tours étaient des islamistes, il faut lutter contre le terrorisme, donc il faut lutter contre les islamistes. On peut aller très vite et faire passer pour logiques des propositions très discutables.
Ce texte stigmatise les capitalistes comme des va-t'en-guerre totalement dénués de sentiments et avides de pouvoir. Ridicule à notre époque de penser que la lutte des classe est le moteur de la société, comme j'ai eu l'occasion de le montrer auparavant. Mais ici on va plus loin. On met sur le dos des possesseurs des moyens de production la guerre, la misère du monde, la pauvreté, la piraterie (mais voyons...)... Mais dans quelle réalité vit cette personne ? Peut être dans la réalité du XVII ème ou XIX ème siècle.
Et quelle propositions ? Aucune ? Non une proposition très claire :
"Les guerres détournent la masse ouvrière de ses propres tâches de classe aussi bien que du devoir de solidarité internationale des travailleurs. Les guerres sont, par conséquent, inhérentes à la nature du capitalisme. Elles ne cesseront que lorsque le système capitaliste sera aboli."
Le but affirmé de cet personne est l'abolition du capitalisme. C'est à dire prendre toutes les machines de production et les détruire. Un bond en arrière de 30 siècles ou plus.
A moins qu'il ne fasse l'erreur de réduire le capitalisme au seul capitalisme privé. Il n'accepterait donc que le capitalisme d'Etat, c'est à dire la possession de tous les moyens de production par l'Etat, unité centrale toute puissante, qui déciderait quoi produire, quand produire et qui produit. Finie l'initiative personnelle, fini le mérite, abolie la propriété privée.
Ces personnes voudraient s'accaparer par la violence la propriété d'autrui pour la donner à leur Etat. Peut-être devraient elles se pencher sur le bilan qu'une telle opération engendrerait.
L'Etat, à moins qu'on n'abolisse aussi la démocratie (mais pourquoi pas voyons...) serait désigné par le peuple, donc par tous ces gens avides de sang et de pouvoir.
Mais un élu qui voudrait faire la guerre par exemple pourrait à souhait mobiliser tous les moyens et les hommes dont il dispose pour produire des armes et une armée.
Je ne vois pas en quoi donc cet alternative (si on peut considérer que c'en est une) permet d'éviter les conflits armés. Encore faudrait-il que ces personnes mettent leur ambition à l'échelle de leur représentation dans la société. Car bien moins de 5% des populations du monde soutiennent ces idées communistes qui ont montré leurs limites dans l'histoire.
La conclusion est sûrement le point culminent de la misère idéologique de tout ce texte :
"Cest dans ce mouvement anticapitaliste, qui connaît un débat tendant à en faire aussi un mouvement anti-impérialiste, que les socialistes révolutionnaires peuvent commencer à recueillir une audience plus large pour lidée que les travailleurs ont le pouvoir de renverser le règne du capitalisme et de limpérialisme. En plus, ils peuvent commencer à avancer avec succès lidée que le système peut être remplacé par un système international de travail coopératif organisé de telle sorte quil satisfait les besoins de ceux qui produisent la richesse sociale. La seule autre alternative revient à permettre à nos dirigeants de poursuivre le travail de routine de limpérialisme lorganisation de la misère humaine."
Ici on veut donc créer un communiste non pas national, mais mondial. Mais qui pourrait organiser ce système ce système mondial ? Un despote ? Non vu que l'auteur rejette l'impérialisme (seule idée valable de tout l'argumentaire). Un Etat élu démocratiquement donc ? Mais la démocratie n'existe même pas dans certains pays ! Et alors que l'auteur fustige les pays qui essayent de l'instaurer dans d'autres (après les intentions et les moyens sont discutables), il voudrait qu'un grand parti d'ouvriers renverse tous les Etats et les patrons du monde pour créer un Etat supranational élu qui détiendrait et gèrerait tous les moyens de production du monde !! Alors qu'on accuse des producteurs à petite échelle d'ingérence, n'est-il pas ridicule de proposer la création d'une machine aussi grande et ingérable ?
Ces personnes n'ont pas peur du ridicule apparamment et mis à part leur grand sens de détournement de l'histoire, elles témoignent de la superficialité de leur raisonnement.
Voici le monde qu'on voudrait nous imposer (dans une autre rubrique) :
"La prise du pouvoir par les travailleurs se fait sur la base dune mobilisation sur les lieux de travail, là où la classe ouvrière peut exercer son pouvoir. LEtat ouvrier aura donc comme base principale, des conseils ouvriers centrés sur le lieu de travail (forme supérieure des comités de grève qui se mettent en place lors des luttes dans les entreprises). Ces conseils seront coordonnés en Congrès."
Donc en gros le monde entier serait contrôlé par des ouvriers révolutionnaires plutôt que par des élus. Quel beau modèle de démocratie...
Comme Mises, je pense profondément que le premier moyen ou s'exprime la démocratie c'est l'acte de consommation. On possède en chaque billet, en chaque pièce de monnaie, comme un mini bulletin de vote, qui décide quel producteur fait bien son boulot et lequel se moque du monde, lequel doit être récompensé et le quel doit être remis en question.
Vouloir retirer ce pouvoir au peuple c'est tuer la démocratie.
"Sous le socialisme, léconomie sera contrôlée par la majorité de la population et dirigée selon les besoins."
On veut donc céder le pouvoir populaire de sanction à des ouvriers, abolie donc la liberté de décider soi même ce dont on a besoin dans notre vie. Je ne vois pas en quoi cette classe dirigeante profane pourrait déterminer avec la précision du marché les besoins essentiels de tous les êtres humains.
"Une réelle planification, dirigée vers les besoins, ne peut se faire sans disparition de la concurrence."
"Il existe un mythe tenace entretenu par lidéologie dominante selon lequel cest la concurrence qui est le moteur de la création. En supprimant la concurrence on donnerait naissance à un monde uniformisé. Rien nest plus uniforme pourtant que la production capitaliste. Pour limmense majorité nous mangeons la même chose, lisons les mêmes journaux, nous habillons de la même façon. Un système déducation rigide assure que la majorité, dentre nous ait peu daspirations intellectuelles ou culturelles. Les produits tendent à être identiques."
Peut être, mais on a encore le choix...
Généralement ils reprennent une grande ligne de conduite et la mettent à toutes les sauces.
Pour l'extrême gauche et une grande partie de la gauche sui s'extrémise : c'est la lutte des classes, les prolétaires contre les capitalistes.
Pour l'extrême droite (j'englobe le MPF, le MNR, le FN...) : c'est le nationalisme, les français contre le reste du monde "barbare".
Et les sujets d'actualité sont tous traités sous un angle néo-stalinien ou néo-nazi lorsqu'il faut faire parler la propagande.
Un exemple :
"Le capitalisme est sans conteste le système le plus sanguinaire et le plus belliqueux de toute lhistoire humaine. Les armées dAlexandre le Grand comptaient bien moins dhommes quil ny a eu de morts dans la Guerre du Vietnam. Les armes brandies par les Croisés du Moyen-âge ne pouvaient, en une semaine, causer les destructions que provoque aujourdhui une bombe à fragmentation en quelques secondes. Le nombre dêtres humains tués par fait de guerre au cours du 20ème siècle est équivalent à la population mondiale dans dautres périodes.
Le capitalisme, dès sa naissance, était un bébé tueur, et son appétit de boucher sest fait plus vorace en grandissant."
Il ne faut pas aller chercher bien loin l'idéologie désastreuse qui sévit dans ce discours démago. Dans son texte (ici) l'auteur cherche à nous noyer sous des faits historiques sans expliquer à aucun moment comment le capitalisme cause tant de guerres et de dégâts.
Car malgré ce que ces personnes peuvent penser il est très difficile de démontrer un lien direct entre le capitalisme (accumulation du facteur de production capital) et des morts.
Si un pays qui fait des guerres et est capitaliste, cela ne veut pas dire que le capitalisme est la cause de la guerre. Ce raisonnement n'est pas très poussé, comme ses conclusions.
Il ne faut d'abord pas confondre coexistence et corrélation.
Et puis il est facile de comprendre que de tels raccourcis de pensée ne peuvent que poser des problèmes. Comme on dit : les usa font la guerre pour du pétrole, les usa sont un pays capitaliste, donc le capitalisme cause la guerre, on peut dire : les terroristes qui ont détourné les avions sur les tours étaient des islamistes, il faut lutter contre le terrorisme, donc il faut lutter contre les islamistes. On peut aller très vite et faire passer pour logiques des propositions très discutables.
Ce texte stigmatise les capitalistes comme des va-t'en-guerre totalement dénués de sentiments et avides de pouvoir. Ridicule à notre époque de penser que la lutte des classe est le moteur de la société, comme j'ai eu l'occasion de le montrer auparavant. Mais ici on va plus loin. On met sur le dos des possesseurs des moyens de production la guerre, la misère du monde, la pauvreté, la piraterie (mais voyons...)... Mais dans quelle réalité vit cette personne ? Peut être dans la réalité du XVII ème ou XIX ème siècle.
Et quelle propositions ? Aucune ? Non une proposition très claire :
"Les guerres détournent la masse ouvrière de ses propres tâches de classe aussi bien que du devoir de solidarité internationale des travailleurs. Les guerres sont, par conséquent, inhérentes à la nature du capitalisme. Elles ne cesseront que lorsque le système capitaliste sera aboli."
Le but affirmé de cet personne est l'abolition du capitalisme. C'est à dire prendre toutes les machines de production et les détruire. Un bond en arrière de 30 siècles ou plus.
A moins qu'il ne fasse l'erreur de réduire le capitalisme au seul capitalisme privé. Il n'accepterait donc que le capitalisme d'Etat, c'est à dire la possession de tous les moyens de production par l'Etat, unité centrale toute puissante, qui déciderait quoi produire, quand produire et qui produit. Finie l'initiative personnelle, fini le mérite, abolie la propriété privée.
Ces personnes voudraient s'accaparer par la violence la propriété d'autrui pour la donner à leur Etat. Peut-être devraient elles se pencher sur le bilan qu'une telle opération engendrerait.
L'Etat, à moins qu'on n'abolisse aussi la démocratie (mais pourquoi pas voyons...) serait désigné par le peuple, donc par tous ces gens avides de sang et de pouvoir.
Mais un élu qui voudrait faire la guerre par exemple pourrait à souhait mobiliser tous les moyens et les hommes dont il dispose pour produire des armes et une armée.
Je ne vois pas en quoi donc cet alternative (si on peut considérer que c'en est une) permet d'éviter les conflits armés. Encore faudrait-il que ces personnes mettent leur ambition à l'échelle de leur représentation dans la société. Car bien moins de 5% des populations du monde soutiennent ces idées communistes qui ont montré leurs limites dans l'histoire.
La conclusion est sûrement le point culminent de la misère idéologique de tout ce texte :
"Cest dans ce mouvement anticapitaliste, qui connaît un débat tendant à en faire aussi un mouvement anti-impérialiste, que les socialistes révolutionnaires peuvent commencer à recueillir une audience plus large pour lidée que les travailleurs ont le pouvoir de renverser le règne du capitalisme et de limpérialisme. En plus, ils peuvent commencer à avancer avec succès lidée que le système peut être remplacé par un système international de travail coopératif organisé de telle sorte quil satisfait les besoins de ceux qui produisent la richesse sociale. La seule autre alternative revient à permettre à nos dirigeants de poursuivre le travail de routine de limpérialisme lorganisation de la misère humaine."
Ici on veut donc créer un communiste non pas national, mais mondial. Mais qui pourrait organiser ce système ce système mondial ? Un despote ? Non vu que l'auteur rejette l'impérialisme (seule idée valable de tout l'argumentaire). Un Etat élu démocratiquement donc ? Mais la démocratie n'existe même pas dans certains pays ! Et alors que l'auteur fustige les pays qui essayent de l'instaurer dans d'autres (après les intentions et les moyens sont discutables), il voudrait qu'un grand parti d'ouvriers renverse tous les Etats et les patrons du monde pour créer un Etat supranational élu qui détiendrait et gèrerait tous les moyens de production du monde !! Alors qu'on accuse des producteurs à petite échelle d'ingérence, n'est-il pas ridicule de proposer la création d'une machine aussi grande et ingérable ?
Ces personnes n'ont pas peur du ridicule apparamment et mis à part leur grand sens de détournement de l'histoire, elles témoignent de la superficialité de leur raisonnement.
Voici le monde qu'on voudrait nous imposer (dans une autre rubrique) :
"La prise du pouvoir par les travailleurs se fait sur la base dune mobilisation sur les lieux de travail, là où la classe ouvrière peut exercer son pouvoir. LEtat ouvrier aura donc comme base principale, des conseils ouvriers centrés sur le lieu de travail (forme supérieure des comités de grève qui se mettent en place lors des luttes dans les entreprises). Ces conseils seront coordonnés en Congrès."
Donc en gros le monde entier serait contrôlé par des ouvriers révolutionnaires plutôt que par des élus. Quel beau modèle de démocratie...
Comme Mises, je pense profondément que le premier moyen ou s'exprime la démocratie c'est l'acte de consommation. On possède en chaque billet, en chaque pièce de monnaie, comme un mini bulletin de vote, qui décide quel producteur fait bien son boulot et lequel se moque du monde, lequel doit être récompensé et le quel doit être remis en question.
Vouloir retirer ce pouvoir au peuple c'est tuer la démocratie.
"Sous le socialisme, léconomie sera contrôlée par la majorité de la population et dirigée selon les besoins."
On veut donc céder le pouvoir populaire de sanction à des ouvriers, abolie donc la liberté de décider soi même ce dont on a besoin dans notre vie. Je ne vois pas en quoi cette classe dirigeante profane pourrait déterminer avec la précision du marché les besoins essentiels de tous les êtres humains.
"Une réelle planification, dirigée vers les besoins, ne peut se faire sans disparition de la concurrence."
"Il existe un mythe tenace entretenu par lidéologie dominante selon lequel cest la concurrence qui est le moteur de la création. En supprimant la concurrence on donnerait naissance à un monde uniformisé. Rien nest plus uniforme pourtant que la production capitaliste. Pour limmense majorité nous mangeons la même chose, lisons les mêmes journaux, nous habillons de la même façon. Un système déducation rigide assure que la majorité, dentre nous ait peu daspirations intellectuelles ou culturelles. Les produits tendent à être identiques."
Peut être, mais on a encore le choix...